Discrimination
Quand j'étais au collège, il y a avait ce qu'on appelait la classe des SES. Il s'agissait d'adolescents qui souffraient de légères déficiences mentales. Je me souviens avoir parlé avec l'un d'entre eux. Pendant quelques jours, certains élèves me fuyaient car forcément, j'avais attrapé le SIDA ou des poux ou ques sais-je encore.
A l'époque déjà, et c'était bonne chose, personne n'aurait revendiqué un racisme envers les étrangers. Alors pourquoi cette discrimination envers ces enfants qui étaient différents? Je n'ai jamais compris. On dit souvent que l'adolescence est l'âge bête. Dans ces moment de rejet de l'autre, je me disais que cet adage était bien vrai.
Je dédie ce poème à ces enfants différents.
Des autres tu subis de multiples sarcasmes
Ils te jettent à la face leurs putrides miasmes
En paroles blessantes ou allusions fétides
Et te couvrent moqueurs de leurs propos stupides.
Et tu pleures en silence sous les humiliations
A l'école déjà, quotidiennes brimades
De la part de ceux-là qui sont tes "camarades"
Là tu appris ce mot : la discrimination.
Pour tous ces médecins, t'as un retard mental
Cela justifie-t-il la discrimination
Car ton coeur n'est pas fait de plomb et de métal
Et tous les jours tu souffres de la situation.
Tu enfermes en dedans tes sentiments secrets
Tu n'oses regarder les filles de ton âge
Courbant l'échine sous leur rire de crécelle
Leur attitude hautaine de viles péronelles.
Malgré tous tes efforts tu ne peux plus sourire
Au fond du désespoir perdu est ton doux rire
Quand une jeune fille s'assied à tes côtés
Redonner la lumière à ton obscurité.
D'une voix enfantine pourtant plein de sagesse
Qui fait l'effet sur toi d'une douce caresse
Sécher ces perles d'eau au fond de ton regard.
Elle murmure ces mots, paroles de renard.
On ne voit bien qu'avec le coeur
L'essentiel est invisible pour les yeux.