Dépression
Elle fixe le mur, son visage est hagard
En position foetale, les genoux repliés
Elle ne pense plus, ne voit plus que le noir.
Elle n'a plus envie, perdue la volonté.
Ressassant le passé, les blessures anciennes
Anciennes mais suintantes d'un poison qui la ronge
Elle aimerait tellement s'enfoncer dans les songes
S'enterrer dans le sol d'une terre de sienne.
Elle pleure en cachette tant est grande sa honte
Car sa vie est si simple, une vie sans histoire
Mais elle ne veut plus se voir dans le miroir.
Son coeur est bien trop lourd de ses pensées de fonte.
Tout au creux de son lit, engoncée sous sa couette
Pour ne pas affronter les mondes extérieurs
Car elle est persuadée qu'elle est bien inférieure
A cette humanité qui ne vaut pas tripette.
Elle ne ressent plus de considération
Dans les yeux de ses proches, ni aucune passion.
Sa transparence est telle, véritable obsession.
Un objet de salon pour la décoration.
Les médecins lui disent que ce n'est pas grand chose
Que ce n'est que question de neurotransmetteurs
Mais il n'existe pas de vrais entremetteurs
Entre sérotonine et une vie en rose.
Vie qui n'a plus d'attraits, plus pour elle en tout cas.
Ne voulant plus dormir, voulant vraiment mourir
Quitter cette existence dénuée de sourires
Elle veut s'en aller, calmement, sans fracas.
Au fond de son tiroir quelques pilules blanches
Pilules du bonheur qu'elle avale en silence.
S'échappant de sa cage, elle semble sereine
Son âme tourmentée ne subit plus de peine.